Viens à moi, ma douce. Notre relation
est platonique depuis trop longtemps.
Oh ! Nous n'irons peut-être pas
jusqu'au bout. Pas ce soir. Mais nos deux corps ne peuvent plus
ignorer les troubles dont ils sont affligés. Nous sommes tous les
deux, dans cette chambre éclairée d'une simple veilleuse, nimbant
nos peaux d'un film ambré. Les ténèbres nous entourent. Nous
sommes une île.
Je crois rêver.
Tu es là, si belle, dans cette jolie
robe. Qu'il me tarde de l'enlever ! De te découvrir.
Non, pas maintenant. J'entends ta
respiration saccadée, ce souffle court saisi de trouble et
d'appréhension. Tu as peur. Je suis attendri. Je ferais attention.
Je serais le plus doux des amants.
Je me penche vers toi, respire ton
odeur. Tu sens le miel, la paille fraîchement coupée. Mon sang déjà
enflammé entre en ébullition. Mon cœur vibre. Mes mains se posent
sur toi. Des épaules jusqu'aux hanches, je me délecte de tes formes
si tendres. Mon esprit vacille. Je t'allonge sur le lit. Que tu es
légère, emportée par cette volupté divine ! Je glisse mes
doigts sur ta cheville, remonte ta robe. C'est si doux. Je caresse ta
culotte, une jolie culotte de coton blanc à poids roses. C'est
mignon. Je ne l'abaisse pas. Ce n'est pas encore le moment.
J'essuie les larmes sur tes joues. Avec
délicatesse. Je souris.
Moi aussi, la première fois, j'ai
pleuré.
Et moi aussi, j'avais quatre ans...
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