L'industrie du Père Noël tournait à
plein régime. Il fallait bien ça pour livrer des milliards de
cadeaux en quelques heures.
Les jouets tombaient en averse sur de
gigantesques tapis roulants molletonnés, et s'écoulaient un par un
dans les machines ultra-perfectionnées chargées de les empaqueter.
En sortie de chaîne, des lutins peaufinaient l'ensemble en y
ajoutant des Stickers avec les noms des bénéficiaires, et du fil
doré pour décorer.
Les trolls récupéraient les hottes
débordantes jusqu'aux traîneaux, traîneaux que le maître des
lieux conduisait à leur destination, avec une
rapidité vingt fois supérieure à celle de la lumière...
Cette année encore, ce serait un
succès. Chaque enfant de foi chrétienne trouverait le cadeau de ses
rêves sous le sapin, devant la cheminée ou sur la table du salon.
Et ça, le vieux Noël y tenait
beaucoup !
Quelque part en France, le petit
Julien, huit ans, ouvrit le grand paquet rectangulaire où il pensait trouver le camion de pompier tant attendu. L'explosion
réduisit en cendres fumantes sa maison, ainsi que celle de ses
deux voisins.
En Allemagne, le facétieux Boris
déchira le colis contenant à n'en point douter son nécessaire de
prestidigitateur. Un grand boum emporta son appartement, et fit
écrouler l'ensemble de sa résidence.
Aux Etats-Unis, le chétif John
réduisit en lambeau l'emballage où devait se nicher une grande
boîte de chocolats. Un souffle meurtrier détruisit sa maison et
répandit un incendie dans le reste du lotissement.
Les déflagrations ponctuèrent la nuit
du réveillon de millions d'explosions partout en occident.
Le frère Noël admira son œuvre du
haut des cieux, les cadavres égorgés de ses lutins agonisant à ses
pieds... Il se leva soudain et hurla :
« Allah akbar ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire